Être en couple c’est difficile mais être célibataire c’est pas beaucoup mieux, on se retrouve avec les soucis d’un couple sans ses bénéfices, on bénéficie d’une liberté qui se transforme rapidement en supplice et dont on a du mal à en voir les avantages, sans compter qu’en plus on doit se faire à manger… (C’était une joke … je plaisante mesdames) #jaidécidédemourirdèsledébutdutexte.
Et au cas où vous jouirez d’un pseudo bonheur dans votre célibat, vos amis ont tellement de problèmes avec leur moitié que vous avez parfois l’impression d’être en couple…
Mais il y a des expériences dans la vie d’un célibataire qui se veulent de véritables épreuves (une sorte de douze travaux d’hercule réunis en un) demandant concentration, réflexion et action… le genre d’expériences où chaque geste, chaque mouvement, chaque parole se veut un acte stratégique pour vous mener vers le real Love (amour pour les non bilingues). Un moment que l’on savoure dans tous les sens du terme et qui se veut souvent le test de passage validant votre accès à une relation : le repas d’amoureux
Cette étape anodine se veut une suite de risques et de dangers plus insolites les uns que les autres. Réussir ce repas vous demande le courage d’Indiana Jones, le culot de thomas Njigol, et la lucidité d’esprit de Macgyver #Penséepourlesjeunesplustrèsjeunes. Avant même de se retrouver autour de la table, de nombreuses épreuves viennent entraver la simplicité du processus.
Aller au restaurant oui mais où ? Première question cruciale du célibataire, trouver le lieu idéal : pas trop romantique pour ne pas sortir le grand jeu, pas trop cheap (pauvre) pour ne pas faire comme si on ne prenait pas en compte à sa juste valeur la demoiselle #radin. Un endroit avec une pointe de romantisme sans tomber dans l’excès avec bien sur un côté original : faire découvrir un restaurant auquel personne n’aurait pensé mais qui correspondra à merveille à la demoiselle et qui suscitera son intérêt.
Malheureusement, le premier repas d’amoureux ne se limite pas à ça et je l’ai compris à mes dépends. Welcome to the love world…
Pour ça, revenons un peu en arrière et arrêtons-nous au contexte de la rencontre :
Une rencontre improbable dans une boutique de mode Zara, un échange de regards, une discussion anodine emplie de séduction, un ticket de caisse (il fallait bien que j’achète quelque chose…) avec une suite de chiffre qui pouvait me laissait espérer que la discussion ne s’arrêterait pas à la caisse de la boutique.
Un appel puis deux puis trois puis… (bon, j’imagine que vous savez compter donc je vais m’arrêter là) des contacts de plus en plus en fréquents (Merci facebook et skype) qui nous amenèrent tout naturellement à nous rencontrer dans un autre cadre : un resto.
Parlez-moi de musique ok aucun souci, parlez-moi de danse no problème, mais de restaurants… là c’est une autre histoire…. Heureusement, j’avais des amis calés sur le sujet, des experts de la cuisine (Des Cyril Lignac de l’amour) qui me firent rapidement un état des lieux des meilleurs endroits.
Je me retrouvai donc dans un restaurant atypique plutôt classe, et complètement inconnu au commun des mortels. J’arrivai cinq minutes à l’avance afin de ne pas être en retard et de ne pas faire le gars trop impatient … Afin d’améliorer mon image de garçon actif, je patientai en donnant un coup de fil à ma complice préférée ma petite sœur #mercimarie et je révisai avec elle les sujets que je me devais d’aborder durant la discussion et ceux à éviter à tout prix.
A 100 mètres, je vis la jeune fille arriver, un tailleur noir, une écharpe burberry, et une petite veste cintrée beige de toute beauté (j’ai toujours dit à ma mère que j’avais une bonne vue).
Nous rentrâmes à l’intérieur et mon aventure débuta :
« – ça me fait plaisir de te voir…
– moi aussi
– Comment vas-tu?
– Bien
– Ta journée s’est bien passée ?
– Oui »
On s’entend que les premières phrases sont toujours difficiles mais lorsque les réponses se veulent courtes voire caractérisées par des mouvements de tête, cela peut rendre la conversation assez silencieuse.#jerame
Bref, je ne désespérais pas et tentais par tous les moyens d’établir une connexion ; je la remerciais pour ses conseils pour mes achats et lui montrais à quel point j’avais pris son avis en compte (je portais les vêtements). Elle esquissa un sourire puis se pencha sur la carte … #jeramevol.2
Une carte au restaurant, c’est comme un ouvrage de français ancien, on sait le lire mais ce n’est pas pour autant qu’on le comprend #pounchline.
Afin d’assurer mon image, je faisais mine d’être calé sur la question et les différentes expressions de mon visage laissaient transparaître une connaissance complète des menus et de leurs compositions.
Brisant mon monologue cérébral, la demoiselle prononça une phrase qui signa mon arrêt de mort : « Alors que me conseilles-tu ? »
Affichant un sourire qui intérieurement était un appel à l’aide, j’eus recours à mes souvenirs de top chef et d’un dîner presque parfait pour retrouver un vocabulaire commun à la carte.
Au bout d’une demi-seconde (dans ce cas précis c’est extrêmement long) je me résignai à utiliser la technique VDR (VDR= Vends du rêve : technique qui consiste à broder une histoire autour d’un plat de la carte dont vous n’avez aucune connaissance).
Je ne sais pas si elle crut à mon histoire mais elle prit le plat dont j’avais fait la promotion :
Aliscot de gascon avec sa sauce crémeuse et son émincé de quenelles aux poireaux. Quant à moi je me lançai pour le plat du jour ailes de poulet farcies des gourmets (Le poulet, une valeur sûre).
Un délice…
Le froid du départ disparaissait, le dialogue s’installait avec énormément d’interactions et d’échanges de points de vue jusqu’au moment où, par le biais d’une question, je m’aventurai vers une zone de non-retour…
Observant son écran de veille de téléphone, je pus entrevoir la photo d’un chaton, je m’empressai de lui faire remarquer que celui-ci était magnifique … fatale erreur
Ni une, ni deux la conversation si durement établie se transforma en un monologue à la gloire des chats. J’avais l’impression d’avoir les histoires de Martine version chat (mon chat à la plage, mon chat dans ma cuisine, mon chat qui dort, mon chat qui se réveille etc…), albums,photo à l’appui…
Alors que ma capacité d’attention s’amenuisait, le serveur déposa nos menus et réussit par une remarque à relancer notre rendez-vous.
« Est-ce que tout convient à notre jeune couple ? »
Il venait de créer la ZGI (la zone de gêne intense), n’étant pas encore officiellement en couple et revendiquant un statut de célibataire engagé, une réponse commune se fit entendre quasiment simultanément de la part des deux intéressés :
« Non mais, euh, mais on n’est pas ensemble… »
Moment de solitude et d’inconfort quand tu nous tiens…
Nous mangeâmes nos plats…. enfin elle car moi je tentai juste de survivre tant le plat du chef était vraiment épicé (les larmes qui coulaient de mes yeux et les 6 carafes d’eau que j’avalais pouvaient attester du piquant du plat… #boucheenfeu).
Durant la suite du repas, je sentis la jeune fille ailleurs, perturbée par quelque chose, un regard perdu dans la salle, à la recherche de quelqu’un mais ce quelqu’un apparemment, c’était pas moi …
La jeune fille finit son assiette et prétexta un coup de barre (coup de barre : moyen d’abréger un rendez-vous qui vous incommode) et me dit qu’elle préférait rentrer…
Tant pis pour le dessert, et en tant que bon gentlemen, je lui sortis la phrase magique que tout le monde souhaite sortir une fois dans sa vie «non laisse, c’est pour moi». (dédicace à Nono Brown)
Elle m’adressa un petit sourire… Je payai l’addition et nous sortîmes… Elle me fit une accolade en terme de remerciement et nous prîmes chacun notre route.
Mais attendez, ce n’est pas tout …
5 minutes après mon départ, je me rendis compte que j’avais oublié mon bonnet au restaurant (on ressent rapidement le manque quand on n’a pas de cheveux), je courus vers le restaurant et là je compris un peu mieux la cause de son départ précipité : Devant le restaurant, je vis la jeune fille au bras du serveur, les deux bouchés collés effectuant un mouvement rotatif de la langue (je crois qu’on appelle ça un baiser).
À ce moment, mon alter égo voulut que je cours vers elle et lui susurrais des mots doux et plein d’affection #onycroitpas.
Mon esprit reprit le dessus et je me suis dit que finalement, mon bonnet se devait de rester là où il était, je ne voulais pas les gêner et entraver leurs ébats amoureux (une manière aussi de lui tirer mon chapeau…)
J’ai appris un peu plus tard que le serveur était en fait son ex et qu’elle avait rompu avec lui peu de temps avant notre rencontre… Et c’était sans savoir que notre rendez-vous allait être le premier pas vers leur réconciliation. La prochaine fois, j’y réfléchirai à deux fois : il faut se renseigner sur l’endroit en question et également sur la qualité de service…
Ahhh l’amour quand tu nous tiens…
La prochaine fois je tenterai de gagner un voyage sur Ahh l’amour, j’aurai peut être un peu plus de chance et ça me coûtera moins cher …
Comme quoi même en amour on peut rester sur sa faim #pounchline.
#Faim