Après une semaine de repos à Paris, je reprends la plume (ou plutôt le clavier) pour vous écrire mes chroniques de jeune célibataire. En allant rendre visite à plusieurs couples d’amis, j’ai pu me rendre compte d’une chose…
Etre célibataire c’est cool …
Même si l’on passe par des phases de détresse intense (quand on commence à faire un câlin à son coussin …) on est tout de même heureux : pas de prise de tête, pas d’horaire, pas de reproche (j’ai pu me rendre compte que c’était une spécialité des couples…), pas de contrainte hormis celles que l’on se fixe (pizza ou mcdo ce soir, Brian Mcknight ou Lupefiasco #choixcornéliens)
Mais ce qui me choque le plus dans les couples, ce sont certains procédés notamment un qui me laisse perplexe… une technique fracassante qui arrive souvent de nulle part comme un cheveu sur la soupe et qui a le mérite de chambouler la vie des deux tourtereaux : l’ultimatum.
Cette technique, dont le but est d’essayer de créer une prise de conscience de la part de l’autre dans le couple (enfin si il ou elle se rend compte que c’est un ultimatum) se veut périlleuse. Si l’on devait donner une définition ce serait «Ultimatum : question fermée simple proposant deux variantes avec pour effet indésirable une prise de tête digne des lois de la relativité d’Albert Einstein » (je vous ai dit que j’adorais le marketing et les sciences). Une technique dangereuse tant ses probabilités de réussite sont aléatoires et prennent en compte des données sur lesquelles on n’a aucun impact : les ressentis, l’égo et les sentiments.
Si on résume concrètement :
« Un ultimatum c’est un peu comme une claque, on ne sait pas d’où ça vient mais on sait que ça fait mal» #pounchline.
L’effet est en général toujours le même (à quelques exceptions près) et le processus porte le nom scientifique de IQRTD (Incompréhension Questionnement Réflexion Tensions Décision).
Les personnes tombent des nues, ne comprennent pas ce qui leur arrive, ont du mal à réaliser ce qu’il se passe, cherchent le pourquoi du comment en oubliant souvent que ce n’est pas la réponse à la question. Ils tentent, malgré la claque qu’ils viennent de se prendre, de réfléchir, de trouver des solutions répondant de manière partielle à l’ultimatum (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué), ils réfléchissent, cherchent des solutions, réfléchissent, cherchent d’autres solutions, réfléchissent, ne trouvent pas de solution, se frustrent et s’énervent, ce qui n’est pas une bonne solution, prennent une décision bonne ou mauvaise qui sera peut être la bonne solution…ou pas…
Cette épée de Damoclès (j’ai décidé d’utiliser plein d’expressions tendance dans le texte) se place au dessus de votre tête face à votre indécision (ou peur) quant à certains points importants du développement et de la stabilité de votre relation : votre implication dans le couple, choix entre deux personnes, eau ou coca, engagement dans la relation, kinder country ou kinder bueno, construction de projets futurs ou encore choix de céréales (chocapic ou miel pops un terrible dilemme).
Une technique qui vous permet d’avoir une réponse rapide certifiée et validée par l’autre assurant son engagement (ou sa fuite) face à vos attentes. Un moyen d’être sûr d’avancer dans le même sens et de se rassurer face à ses doutes. Une réponse qui se veut aussi dans certains cas, un véritable hara kiri pour l’initiateur et dont on méconnaît les effets …
Laissez-moi m’expliquer … lorsqu’on lance un ultimatum, on espère provoquer chez l’autre un électrochoc, déclencher une réaction (positive) afin qu’il ou elle se rende compte de l’importance du point abordé… mais parfois, certaines personnes ne sont pas prêtes à recevoir l’effet boomerang de l’électrochoc, c’est à dire la réponse qui va à l’encontre de celle qu’elles attendent, la réponse qu’elles n’avaient pas imaginé …
Laissez-moi vous conter une aventure pour vous illustrer mes propos.
Dans un temps lointain (c’est à dire une petite année) je fis la rencontre d’une demoiselle présentée par l’ami d’un ami d’une amie. Une demoiselle métisse vraiment cool, plutôt craquante, indépendante (c’est très important cet aspect chez les filles) et pas prise de tête.
Le courant passa directement entre nous, et les rendez-vous s’enchaînèrent… Une complicité s’installa et nous prenions de plus en plus de plaisir à passer du temps ensemble.
Les mois passèrent et la relation changea avec le temps, qui dit temps dit véritable relation dit investissement, un raisonnement logique que j’acceptai et auquel je m’accommodai, appréciant la relation dans laquelle j’évoluais.
Pourtant, je sentais que cette relation ne convenait pas à Tania, elle aurait souhaité avoir plus, moins de je et elle, plus de nous…
Conscient de la situation mais incapable de lui donner ce qu’elle désirait (je suis indécis et j’assume), je fermai les yeux sur ce point important essayant de me rattraper en comblant mon indécision par une multitude de cadeaux et d’attention (note pour plus tard : très mauvaise technique…)
Une méthode que je pensais efficace jusqu’au moment où elle me plaça la phrase que tous les gars redoutent : « Bébé faut qu’on parle» #punchline. Ne vous faites pas avoir par la douceur de « bb », ce genre de phrase se veut l’introduction à des propos beaucoup plus graves et dans mon cas, celle là cachait juste ce dont je ne me doutais pas une minute : l’ultimatum.
« Écoute je me sens bien avec toi, tu es un gars super, j’aime les moments qu’on passe ensemble mais j’ai envie d’aller plus loin avec toi et je ne te sens pas prêt … je t’ai émis plusieurs fois le fait que l’on vive ensemble mais tu fais la sourde oreille, je t’aime mais je ne peux pas construire quelque chose avec quelqu’un qui n’en a pas envie… je te laisse donc le choix ; soit tu m’assures que la relation te tient à cœur et tu t’impliques dans la relation par le choix d’un appart commun, soit nous arrêtons notre histoire car je ne veux pas m’investir dans quelque chose qui ne nous mènera mène nulle part» #megawomanpounchline…
Sur le coup, je suis resté sans réaction tant l’enchaînement des mots avait été violent (un enchaînement de Mohamed Ali m’aurait fait moins mal enfin je pense). La douceur de sa voix était à l’opposé de la force de ses propos. Des propos simples, un raisonnement logique demandant une réponse simple et pourtant …
Mon cerveau venait par le biais de cette nouvelle de perdre toute activité… Elle me laissa une semaine pour y réfléchir et me dit qu’elle attendrait ma réponse.
Une semaine, 7 jours et je ne sais combien d’heures, la pire semaine de ma vie.
Une semaine aussi où je pus me rendre compte qu’un cerveau pouvait fonctionner 25H sur 24 (#impossiblemaisvrai)… je réfléchissais à sa demande simple mais si complexe à mes yeux… m’investir … habiter avec elle… construire avec elle …
Des points qui me plaisaient d’un côté mais qui faisaient apparaître certains démons de la personne indécise que je suis (perte de liberté, routine, ennui, etc…)
Le temps, combiné à mon indécision, fit pencher la balance du côté obscur de la force (une réponse négative par peur de construire). 7 jours après l’ultimatum, j’annonçai à Tania une vérité déformée (synonyme de mensonge).
« Le fait que tu me forces à prendre cette décision me montre à quel point tu ne me connais pas … je t’aime mais me forcer à m’engager en mettant en jeu notre relation sur une de tes attentes personnelles me paraît juste égoïste ; je ne suis pas en mesure de te donner ce que tu souhaites car je ne conçois pas la suite de notre relation sous ce modèle ; je pensais te connaître mais je me suis trompé »…#mégaboypounchline
La réponse que je lui proposai n’était pas celle à laquelle elle s’attendait et je vis dans son visage toute sa stupéfaction. Les larmes qui coulèrent directement le long de son visage me montraient à quel point elle avait été touchée et je m’en voulais… mais je ne pouvais rien faire, j’avais pris une décision (lâche j’avoue) et j’assumai.
Je souffrais mais je pense que ma douleur était minime face à la sienne. Ma réponse était une probabilité qu’elle émettait mais dont elle n’imaginait pas l’effet…
Les propos que j’avais tenus nous amenèrent vers une dispute d’une rare intensité, des propos durs, violents, criants de vérité et de souffrances… chacun restant campé sur ses positions, par principe et par égo …
Une dispute destructrice, dernière véritable conversation que j’ai eu avec elle…
Tania m’effaça de sa vie et je dus l’effacer de la mienne …
Un ultimatum accélérateur de décision, source de véritables problèmes.
Il faut être conscient que lorsque l’on tente ce type de procédé
Il faut être prêt à entendre ce à quoi on n’est pas toujours préparé….. #pounchline